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né en 1988

vit et travaille à Limoges

pierrecharlesjacquemin@gmail.com

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Ground Control to Major Tom / Ground Control to Major Tom / Take your protein pills and put your helmet on
Parcourir l’univers artistique de Pierre-Charles Jacquemin c’est un peu comme voyager dans un ailleurs spatial et temporel où réel et fictif s’entremêlent constamment, faisant ainsi écho à cette perception si singulière de la réalité qu’avait Philip K. Dick, écrivain particulièrement apprécié par l’artiste - auquel il a d’ailleurs consacré une oeuvre, The Philip K. Dick experience (2017) - qui affirmait «Nous vivons une réalité virtuelle et ne nous nous en apercevons que lorsqu’une variable change». Si l’on y retrouve cette jubilation que nous avons tous ressentis enfants face à la découverte du cosmos - la série de 150 dessins Space Oddity (2015) est assez emblématique de cet aspect, elle juxtapose les reproductions de véritables satellites à celles de jouets mécaniques contemporains de ces satellites symbolisant la conquête de l’espace - on y côtoie également des éléments (images, objets, technologies) anxiogènes parfois significatifs d’une propagande exercée par une puissance invisible, évocatrice à la fois de formes de propagandes bien réelles, telle celle imposée par le régime communiste en U.R.S.S. (la série de dessins La fierté du communisme de 2017 est ici très explicite) mais aussi de différentes versions fictives qui, issues des récits de Science-Fiction, convoquent souvent les mécanismes de la paranoïa. Il décline également la notion de manipulation des images avec des oeuvres telle Science is not fiction (2017) où une reproduction d’un module lunaire est placée devant un décor photographique illustrant un paysage lunaire, pour être filmée afin de proposer, sur un moniteur, une retranscription créant l’illusion de la présence véritable de cet engin sur le sol lunaire.
Ground Control to Major Tom / Commencing countdown, engines on / Check ignition and may God’s love be with you / Ten, Nine, Eight, Seven, Six, Five, Four, Three, Two, One, Lift off
Né en 1988 à Rennes, Pierre-Charles Jacquemin explique n’avoir jamais quitté le cosmos depuis sa découverte de Star Wars. Il est fasciné par le mystère et la poésie des contrées spatiales mais aussi par la figure du cosmonaute qui incarne à ses yeux le héros, celui qui, tel le chevalier médiéval partant à la conquête du Graal, s’élance désormais vers la découverte de Mars.
This is Ground Control to Major Tom / You’ve really made the grade / And the papers want to know whose shirts you wear / Now it’s time to leave the capsule if you dare
Les films de Georges Méliès constituent une référence importante pour l’artiste, notamment pour les capacités du cinéaste, considéré comme l’inventeur des trucages, à créer un univers à partir de simples bricolages.
This is Major Tom to Ground Control / I’m stepping through the door / And I’m floating in a most peculiar way / And the stars look very different today
Pierre-Charles Jacquemin définit ainsi son oeuvre : « Exploitant mes passions pour l’Espace et la Science-fiction, je présente un travail d’objets, éléments, vidéos, sons et dessins que j’interprète dans des pièces poétiques. Ma vision extatique des sciences et ma profonde nature artistique organisent mes pièces en usant de moyens astucieux, de bidouillage dans le but de créer un ensemble d’hypothèses visuelles ou sonores de notre lien avec l’Espace.»
For here Am I sitting in a tin can / Far above the world / Planet Earth is blue / And there’s nothing I can do
Il se sent proche des artistes « qui viennent du son » comme Céleste Boursier-Mougenot et écoute des groupes de musiques électroniques tel que Kraftwerk mais aussi de la Space Disco (Dee D. Jackson, Space, Rockets, Ganymed…) et de la musique Trance (Space Tribe, Cosmosis, Electric Universe…). La vidéo Electro Choc Acoustique de 2013 amorce l’implication du son dans son travail, il est filmé alors qu’il expérimente, casque sur les oreilles, des artefacts auditifs provoquant différents types de sensations, analgésiques mais aussi psychotropes, appelés battements binauraux, ici nocifs. Les pièces Michelsonne 380 et Imprévisible de 2014 explorent la musique expérimentale, aléatoire. Il travaille actuellement avec des musiciens pour accompagner chacune de ses expositions d’une bande originale.
Though I’m past one hundred thousand miles I’m feeling very still / And I think my spaceship knows which way to go / Tell my wife I love her very much she knows
La dimension poétique de son oeuvre se manifeste de différentes manières, à travers la confrontation d’objets et/ou ambiances dotés d’une composante dramatique à toutes sortes de bricolages apparents (comme dans la pièce Zone 51 de 2018 où, devant une photographie noir et blanc évoquant cette zone énigmatique chère aux ufologues, se meut, à l’aide d’un moteur, une maquette de soucoupe volante), à travers la beauté mélancolique de ses dessins noir et blanc de cosmonautes solitaires, flottant en apesanteur (Starman (Yuri & Chris) 2015, Goodbye everybody 2016, Le cosmonaute 2016, Les utopistes 2017, La pétanque gravitationnelle 2017) ou encore à travers les maquettes de l’espace d’exposition qu’il réalise lors de chacune des présentations de son travail (mulhouse 05, Imaginaire Factice 2016, par exemple), dans lesquelles déambule un cosmonaute (une figurine) qui semble alors partir non plus à la découverte de cet autre monde que constitue l’espace intersidéral mais de notre espace, instaurant ainsi un « parallèle humble et poétique […] entre le dérisoire de ses bricolages et celui de notre existence à l’échelle du cosmos ». (1)
Ground Control to Major Tom / Your circuit’s dead, there’s something wrong / Can you hear me, Major Tom? / Can you hear me, Major Tom? / Can you hear me, Major Tom? / Can you...
Pierre-Charles Jacquemin propose une oeuvre dense, singulière, basée sur une exploration complexe et créative des multiples formes de connexions se déployant entre les domaines et référents culturels de l’Espace et de la Science-Fiction, laquelle révèle un univers à la fois poétique, ludique, dramatique et mélancolique sur lequel planent, à n’en pas douter, quelques poussières d’étoiles.
Here am I floating round my tin can / Far above the Moon / Planet Earth is blue / And there’s nothing I can do

 

Cécile Desbaudard


Le titre “And the stars look very different today” est une phrase extraite de la chanson Space Oddity et les phrases intégrées au texte constituent l’intégralité des paroles de cette chanson (sortie 9 jours avant les premiers pas de l’Homme sur la lune), album Space Oddity, David Bowie, 1969
(1) : extrait du texte de Marie Cantos, in catalogue Première 2014, CAC Meymac/Garage, Brive, 2014

 

And the stars look very different today
 

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